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Recherche en bien-être des poules : Dr Karen Schwean-Lardner


Certaines personnes affrontent leurs peurs. Karen Schwean-Lardner, pour sa part, travaille à améliorer la vie des siennes.

« Quand j’ai terminé mes études de premier cycle à Saskatoon, j’étais terrifiée par les volailles! » nous explique Karen Schwean-Lardner, professeure adjointe en sciences avicoles à l’Université de la Saskatchewan.

Compte tenu de sa plus récente recherche, cette peur pourrait ne pas être entièrement sans fondement. Dans son travail, elle a étudié le comportement des poules – plus particulièrement les comportements agressifs – et les pratiques de gestion en production ovocole qui contribuent à enrayer des comportements tels le cannibalisme et le picage des plumes.

« Les scientifiques ne comprennent pas vraiment tous les facteurs qui font partie d’un comportement agressif, » dit-elle. Le logement, l’éclairage, la nutrition et même la souche génétique des oiseaux sont parmi les causes possibles qui n’ont pas encore été démontrées. « Il ne semble pas y avoir une cause unique de ce phénomène. »

Malgré sa phobie de la volaille, Schwean-Lardner a de bonnes raisons de se pencher sur ce mystère. Toute sa carrière a été animée par une passion pour le bien-être de la volaille qui l’a incitée à trouver des moyens d’améliorer la qualité de vie des oiseaux qu’elle étudie.

Tout ça a commencé lors d’une conversation imprévue alors qu’elle était technicienne de recherche à l’Université de la Saskatchewan au début des années 1990.

« Un jour, un groupe d’entre nous étions au sous-sol, dans notre salle de détente. Nous discutions du bien-être des volailles, des oiseaux, du logement et de ce genre de choses, se rappelle Schwean-Lardner. Nous parlions des systèmes de logement des poules pondeuses. C’était très intéressant de parler de ce genre de choses. »

Cette conversation devait l’amener éventuellement à son projet de Maîtrise qui a consisté à concevoir un système de cages aménagées pour poules pondeuses comprenant des installations telles des boîtes à nid et des perchoirs.

« C’est probablement le premier système de cage du genre au Canada, dit-elle. Nous les avons encore ici. Elles servent maintenant de cages de reproduction à l’université. »

Schwean-Lardner a terminé sa maîtrise, partageant son temps entre ses études et son travail de technicienne et de mère de deux jeunes enfants. En 2005, elle a décidé d’entreprendre des études de doctorat, obtenant ce troisième diplôme de l’Université de la Saskatchewan en 2011.

Chercheure expérimentée en volaille, Schwean-Lardner a étudié, dans ses plus récents projets, l’effet de l’éclairage sur le comportement du troupeau et sur le perfectionnement de techniques de taille du bec à l’infrarouge.

Grâce à cette technique, un rayon infrarouge cause l’atrophie de la pointe du bec en quelques semaines. Cette procédure, explique-t-elle est généralement considérée comme moins invasive que les méthodes antérieures.

Si ce travail donne de meilleurs résultats pour les poules, Schwean-Lardner aura vraiment le sentiment d’avoir accompli quelque chose.

« J’aime les oiseaux, mais j’aime [aussi] la recherche, dit-elle. C’est tellement satisfaisant de pouvoir trouver des moyens de rendre meilleure la vie des oiseaux. »