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Pour quelles raisons l’ALENA est-il important pour les producteurs d’œufs canadiens?


Si vous avez consulté un journal au cours des trois derniers mois, vous avez appris la nouvelle comme quoi le Canada, les États-Unis et le Mexique renégocient actuellement l’ALENA.

Qu’est-ce que l’ALENA? Il s’agit de l’acronyme pour l’Accord de libre-échange nord-américain, consistant en un accord commercial trilatéral entre le Canada, les États-Unis et le Mexique. Les Producteurs d’œufs du Canada surveillent de près le processus de renégociation, car celui-ci pourrait avoir des répercussions sur les producteurs d’œufs canadiens.

Le 18 mai, l’administration américaine a officiellement informé le Congrès de son intention de renégocier l’ALENA. Cet avis a donné le coup d’envoi à une période de consultation du Congrès de 90 jours, jetant ainsi les bases des pourparlers avec le Canada et le Mexique qui ont débuté le 15 août à Washington.

La réouverture de l’ALENA est très complexe et le processus continue à évoluer; personne ne comprend mieux la situation que Judi Bundrock, la directrice en matière de politique commerciale internationale des POC. Nous lui avons récemment parlé afin de savoir pourquoi le commerce et l’ALENA sont particulièrement importants pour les producteurs d’œufs canadiens.

Pour quelle raison l’ALENA est-il important pour les producteurs d’œufs? Comme le souligne Mme Bundrock, les outils commerciaux sont essentiels à la préservation d’au moins l’un des trois piliers qui maintiennent le système canadien de gestion de l’offre. Chacun de ces piliers a la même importance pour assurer le bon fonctionnement du système.

« Si l’on pense à l’Accord sur l’agriculture de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), tous s’entendaient pour dire que chaque pays dispose d’industries nationales instables et que les pays peuvent choisir parmi divers outils pour préserver ces industries. Parce qu’après tout, les pays veulent nourrir leur propre population », affirme Mme Bundrock.

Dans le cas des produits agricoles canadiens visés par la gestion de l’offre, qui comprennent notamment les produits laitiers, la volaille et les ovoproduits, notre pays a choisi de faire appel à des contingents tarifaires pour faire en sorte que les importations soient prévisibles.

« Les contingents tarifaires agissent comme un barrage », remarque Mme Bundrock. Nous sommes tenus d’importer une certaine quantité de produits sur le marché canadien; c’est comme si le barrage était ouvert. Une fois que cette quantité arrive à tarif réduit, le barrage se referme alors. »

Dans le cas des œufs, lorsque le barrage se referme, le tarif sur les œufs importés se chiffre à 163,5 % par rapport à celui de la quantité prédéterminée. L’objectif de cet outil est simplement de décourager les importations additionnelles, ce qui permet aux producteurs d’œufs de répondre à la demande canadienne tout en tenant compte des importations et de la production intérieure.

Voilà l’un des piliers d’un système qui veille à ce que la population canadienne profite d’œufs produits au Canada à un prix abordable, alors que les producteurs d’œufs retirent un juste revenu par rapport à leurs coûts de production, ce qui est synonyme de stabilité pour tous. Le pilier du contrôle des importations de la gestion de l’offre est donc essentiel pour l’intérêt national du Canada.

C’est là que des négociations commerciales comme celles de l’ALENA entrent en scène. Au moment où le gouvernement cherche à moderniser l’ALENA, son appui est essentiel au maintien du dynamisme du secteur agricole canadien. Tel a été le cas dans de nombreux accords commerciaux antérieurs. Afin de protéger l’intégrité de la gestion de l’offre, il est nécessaire d’exclure toute discussion portant sur la taille des contingents tarifaires et sur les tarifs hors contingent pour les produits laitiers, la volaille et les ovoproduits.

Les producteurs d’œufs canadiens travaillent d’arrache-pied tous les jours afin de produire pour la population canadienne des œufs frais et locaux, selon les normes les plus élevées en matière de qualité et de salubrité des aliments. En maintenant la gestion de l’offre, notre gouvernement peut faire en sorte que la demande pour les œufs au Canada soit satisfaite par des producteurs canadiens, leurs amis et leurs voisins.

Les négociations se déroulent très vite. La première ronde de négociation a eu lieu du 15 au 20 août à Washington et la deuxième ronde s’est tenue à Mexico au début de septembre. Ottawa est la ville hôtesse cette semaine, et la prochaine ronde de négociation aura lieu à Washington du 11 au 15 octobre. Les Producteurs d’œufs du Canada continueront de suivre le déroulement de ces négociations.

Il est aussi important de garder à l’esprit que le Canada est déjà le plus important marché d’exportation pour les produits agricoles des États-Unis. Les États-Unis jouissent d’un excédent commercial agricole net de deux milliards de dollars avec le Canada, ce qui signifie que les exportations américaines vers le Canada dépassent de deux milliards de dollars celles du Canada vers les États-Unis. Les États-Unis ont également un excédent commercial en matière d’œufs d’environ 40 millions de dollars avec le Canada. Il faut rappeler que le nombre d’œufs pouvant être importés à partir des États-Unis en vertu des règles actuelles de l’ALENA n’est pas fixe. Il est basé sur un pourcentage de la production intérieure de l’année précédente, et ce nombre croît d’année en année.

L’excédent commercial est l’une des raisons pour laquelle les United Egg Producers – une coopérative dont les membres produisent 90 % de tous les œufs aux États-Unis – se sont présentés devant le bureau du représentant au Commerce des États-Unis pour exprimer leur souhait de maintenir leur accès aux marchés agricoles du Canada et pour affirmer que
« l’ALENA fonctionne bien pour l’agriculture américaine ».

Il s’agit d’un message que les Producteurs d’œufs du Canada et bon nombre de leurs collègues œuvrant dans le domaine de l’agriculture veulent faire entendre dans le cadre des pourparlers sur l’ALENA. « L’ALENA fonctionne… Ne lui nuisez pas! Voilà le message de la plupart des industries canadiennes et américaines », explique Mme Bundrock.

Au cours des prochains mois, notre équipe dévouée continuera de représenter les intérêts des producteurs d’œufs canadiens à la suite des négociations. Nous ferons entendre notre voix haut et fort : la gestion de l’offre est une réussite canadienne et une politique qui sert résolument l’intérêt national du Canada. Aidez-nous à protéger notre industrie! #Cestavantagoeufs