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Roger Pelissero dans le Hill Times : « La gestion de l’offre protège l’agriculture familiale »


Notre président, Roger Pelissero, a récemment rédigé un article d’opinion publié dans le journal Hill Times expliquant les nombreux avantages de la gestion de l’offre pour les consommateurs canadiens et les fermes familiales du pays. Lisez l’article et partagez-le avec vos amis :

La gestion de l’offre garde vivante l’agriculture familiale au Canada

C’est grâce à la stabilité de notre industrie que nos fils et nos filles peuvent prendre la relève de l’exploitation familiale. Autrement dit, le système de gestion de l’offre permet de soutenir l’industrie du lait, de la volaille et des œufs tout en gardant celle-ci ancrée dans la tradition vivante de l’agriculture familiale.

Par Roger Pelissero

Renégocier l’ALENA n’est pas une tâche facile, et les répercussions possibles d’un accord commercial aussi important vont bien au-delà de ce que nous entendons aux nouvelles. Alors que les agriculteurs canadiens, américains et mexicains ont demandé à l’unisson à leurs gouvernements de « ne pas nuire » à leur industrie – une position adoptée depuis par la chambre de commerce américaine et par de nombreuses autres organisations –, il semblerait que les États-Unis ont choisi une autre avenue.

L’idée de délaisser progressivement le système de gestion de l’offre au cours de la décennie à venir est absurde, et pas seulement du point de vue de l’intérêt national du Canada. Les United Egg Producers, nos homologues américains, ont envoyé un message similaire au commissaire américain chargé du commerce. Les États-Unis profitent actuellement d’un excédent commercial avec le Canada relativement au marché des œufs et, selon l’organisme, « l’ALENA fonctionne bien pour l’agriculture américaine ».

Au Canada, le système de gestion de l’offre permet aux consommateurs d’avoir accès toute l’année à des œufs canadiens frais, de haute qualité et produits localement, et ce, d’un océan à l’autre. Les œufs sont produits par plus de 1 000 familles agricoles réparties dans toutes les provinces, sans compter les Territoires du Nord-Ouest. Par comparaison, les États-Unis comptent environ 175 exploitations ovocoles implantées principalement dans quelques états et avec des troupeaux 75 fois plus gros que celui d’une exploitation ovocole canadienne.

C’est grâce à la stabilité de notre industrie que nos fils et nos filles peuvent prendre la relève de l’exploitation familiale. Autrement dit, le système de gestion de l’offre permet de soutenir l’industrie du lait, de la volaille et des œufs tout en gardant celle-ci ancrée dans la tradition vivante de l’agriculture familiale.

Les avantages de notre système dépassent largement les limites de la ferme. Les Canadiens appuient en très grande majorité le système de gestion de l’offre. Selon un sondage mené par Nanos Research en juin 2017, près de neuf Canadiens sur dix sont « en accord » ou « plutôt en accord » avec le fait qu’il est important que les œufs qu’ils achètent soient produits au Canada, alors que la grande majorité des Canadiens considèrent important le fait que le Canada soit un pays producteur d’aliments. La gestion de l’offre protège et promeut ces aspects, entre autres.

Nul besoin de se demander pourquoi les Canadiens appuient ce système conçu au Canada. Ils constatent que celui-ci fonctionne. En vérité, il est remarquable à quel point ce système est efficace et résistant depuis ses débuts en 1971.

Nous comprenons que le Canada est un pays commerçant. En effet, le Canada a réussi à conclure de nombreux accords de libre-échange tout en maintenant la gestion de l’offre. Depuis 1989, le Canada a négocié en tout 14 accords commerciaux avec 51 pays, et ce, tout en maintenant le système de gestion de l’offre. Il importe également de savoir que chaque pays du monde souhaite protéger son secteur agricole pour des raisons diverses. La gestion de l’offre est un outil de politique intérieure utilisé par le Canada. D’autres entités comme les États-Unis ou l’Union européenne emploient d’autres outils comme des subventions massives – la plus récente loi agricole américaine (Farm Bill) est la plus importante de l’histoire, passant de 288 milliards $ US en 2008 à 478 milliards $ US en 2014.

Nos agriculteurs apportent une contribution importante au réseau alimentaire du pays, aident à maintenir la vitalité des communautés rurales et comblent l’appétit des consommateurs urbains pour des aliments produits localement. Nous souhaitons produire strictement ce dont le marché canadien a besoin en équilibrant l’offre d’œufs et la demande prévue à l’échelle nationale tout en tenant compte de nos obligations commerciales. Cette méthode contribue à prévenir la volatilité et à assurer la stabilité des prix à la ferme au Canada.

La place des aliments produits au Canada est sur la table de cuisine et non sur la table des négociations. Le Canada doit se montrer ferme afin que les générations à venir puissent profiter des incroyables avantages de la gestion de l’offre.