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Entrevue avec Roger Pelissero, président des Producteurs d’œufs du Canada


Nous avons visité le président des Producteurs d’œufs du Canada, Roger Pelissero, à sa ferme située dans le canton de West Lincoln, en Ontario. Dans la première partie de cette entrevue, nous vous avons présenté la famille Pelissero. Dans cette seconde partie, nous abordons les défis et les possibilités propres à l’industrie ovocole du Canada, comme le renforcement de la confiance des consommateurs et les négociations de l’ALENA en cours.

Parlez-nous de votre travail avec les Producteurs d’œufs du Canada et les Egg Farmers of Ontario.

J’ai été élu au conseil d’administration des Egg Farmers of Ontario en 2011, en tant que représentant de la Zone 4, qui comprend les régions de Niagara, Haldimand et Norfolk. En 2012, les Egg Farmers of Ontario m’ont élu représentant de l’Ontario au conseil national. Enfin, en 2017, après cinq années passées au conseil national, on m’a élu président des Producteurs d’œufs du Canada.

En tant que président, mon rôle est de faciliter les discussions entre les offices provinciaux et territoriaux de producteurs. Après tout, nous désirons tous atteindre le même objectif : protéger l’industrie ovocole canadienne et veiller à ce que la production d’œufs demeure un commerce durable au Canada. Par conséquent, nous nous efforçons de travailler ensemble pour maintenir la santé et la vigueur de notre industrie.

Quels sont les défis auxquels est confrontée l’industrie et pourquoi est-il important pour les producteurs d’œufs d’occuper un rôle sur la scène nationale?

 L’enjeu principal est le libre-échange, plus précisément, les renégociations en cours de l’Accord de libre-échange nord-Américain (ALENA). Nous suivons de près le déroulement du processus puisque sa conclusion pourrait avoir des répercussions tant pour les consommateurs canadiens que pour les producteurs ovocoles. Notre objectif est de défendre les trois piliers du système de gestion de l’offre. Chacun de ces piliers revêt une importance capitale pour le bon fonctionnement du système. La gestion de l’offre est un bel exemple de réussite canadienne et une politique qui assure la sécurité alimentaire à nos collectivités – et nous souhaitons que cela demeure ainsi.

Quelle est l’importance de la gestion de l’offre pour les consommateurs et les producteurs?

 Tout d’abord, la gestion de l’offre permet de fournir les œufs frais de haute qualité que les Canadiens recherchent et adorent. Partout au pays, les Canadiens peuvent acheter en toute confiance des œufs produits localement. Du côté de la production, le système assure aux quelque 1 000 producteurs ovocoles canadiens l’accès à un revenu stable et un soutien pour leurs communautés locales. En effet, nous achetons les aliments pour nos animaux à notre meunerie locale, nous obtenons notre équipement de notre quincaillerie du coin, nous créons de l’emploi et, ce faisant, nous maintenons la vigueur des régions rurales du Canada.

Les recherches montrent que les Canadiens soutiennent massivement le système de gestion de l’offre. Pourquoi est-ce le cas, selon vous?

 Je crois qu’ils soutiennent le système parce qu’ils ont confiance en nous en tant que producteurs. Les Canadiens nous font confiance. À mesure que nous progressons, il est essentiel pour nous de maintenir et de renforcer cette confiance. Il ne faut pas oublier que notre produit fait partie intégrante de la vie quotidienne des gens qui nous entourent. Il est donc essentiel de songer aux effets de notre industrie sur l’environnement, par exemple. Selon une étude que nous avons menée, nous avons découvert qu’au cours des 50 dernières années, notre secteur a produit 50 % plus d’œufs tout en réduisant notre empreinte écologique de 50 %.

Quels conseils souhaitez-vous donner aux nouveaux producteurs qui se lancent dans cette industrie?

 C’est formidable de voir des jeunes participer à notre secteur – ce sont nos filles et nos fils, et d’autres jeunes gens qui se lancent en affaires grâce aux programmes destinés à aider les jeunes producteurs à démarrer leur exploitation. La chose la plus importante que peut faire la prochaine génération de producteurs est de reconnaître le caractère unique de ce que nous avons ici au Canada. Il faut l’apprécier. Il faut l’entretenir. Il ne faut jamais le tenir pour acquis.