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Des perruches aux volailles : Dr Bruce Rathgeber


Pour Bruce Rathgeber, le tout a commencé avec des perruches.

« J’avais deux calopsittes élégantes, un perroquet de Barraband – c’est une espèce australienne, rappelle le Dr Rathgeber, professeur associé au département des sciences des plantes et des animaux à l’Université Dalhousie à Halifax. J’avais aussi des perroquets Quaker et un perroquet de l’Amazone à front bleu. Je pense que c’est tout. »

Contrairement à bien des gens qui étudient la volaille pour gagner leur vie, Rathgeber n’a pas grandi sur une ferme. Il a plutôt passé son enfance dans la petite ville de Castor, en Alberta, où son père – un enseignant de biologie local – lui inculqua l’amour et le respect de la nature.

« J’ai eu un caïman pendant un certain temps, puis des piranhas. J’attrapais des ménés dans le ruisseau voisin. J’avais toutes sortes de grenouilles, des souris et des hamsters – tout ce qui passait par le laboratoire de biologie. »

Aujourd’hui, Rathgeber a son propre laboratoire à Dalhousie, où il est également un des administrateurs de l’Institut de recherche sur la volaille de l’Atlantique, une collaboration entre les scientifiques et l’industrie de la volaille du Canada atlantique. Sa mission : faire avancer les intérêts régionaux en matière de production de volaille.

Récemment, Rathgeber a concentré ses travaux sur la recherche de moyens de réduire les niveaux de salmonelle dans l’intestin des poulets en étudiant plus spécifiquement la possibilité que certaines souches d’algues rouges puissent modifier les bactéries et la flore intestinale de manière à abaisser les niveaux de salmonelle.

Le cheminement de Rathgeber d’une petite ville de l’Alberta à Dalhousie, où il est membre du corps professoral depuis seulement l’an dernier, n’a pas été sans détours. Il obtint un diplôme de premier cycle de l’Université de la Saskatchewan en 1987, mais décida d’acquérir une expérience concrète avant d’entreprendre des études de deuxième cycle.

Il a travaillé un certain temps pour la Shaver Poultry. Ensuite, il a fait du travail de paysagiste à Oakville, en Ontario. Par la suite, il a été gérant d’une animalerie au Centre Eaton à Toronto, où il a rencontré son épouse.

Après une randonnée d’un an en Europe, Rathgeber se retrouve à un endroit inattendu : à l’Université  de l’Arkansas, qui était à la recherche d’un technicien de recherche. Ce « coup de chance », comme le décrit Rathgeber, l’amena à obtenir une maîtrise à cette université et, plus tard – avec un jeune enfant en remorque – un doctorat à l’Université de la Saskatchewan.

Au terme de ses études, en 2000, Rathgeber se dirige vers l’Est, acceptant d’abord un poste de recherche au Collège agricole de la Nouvelle-Écosse puis à Agriculture et Agroalimentaire Canada.

Ces deux emplois, explique-t-il, étaient rattachés à Dalhousie, qui l’embaucha officiellement à la fin de 2014.

Les premiers résultats de sa recherche sur la salmonelle semblent prometteurs, Rathgeber précisant que son équipe a observé une tendance vers « des bactéries que nous reconnaissons comme bonnes bactéries » dans la flore intestinale des oiseaux auxquels on administre un extrait d’algue. Mais il reste beaucoup de données à analyser, ajoute-t-il.

Une « personne curieuse qui ne manque jamais l’occasion d’explorer et de bricoler, Rathgeber dit que certaines de ses meilleures idées lui viennent quand il observe les oiseaux « faire ce que font les oiseaux ».

C’est ce qui rend sa recherche sur les poulets semblable à ses premiers contacts avec les perruches dans son enfance.

« On en apprend beaucoup, dit-il, à les observer. »