Stephanie Nanne : Je suis vraiment choyée
Par Daniel DroletStephanie Nanne
Perth (Ontario)
24 ans
La famille de Stephanie Nanne est établie sur leur terre de l’Est de l’Ontario depuis maintenant sept générations. Le premier ancêtre est arrivé d’Écosse en 1816, voilà bientôt 200 ans.
Stephanie est fière de ses racines profondes, et du fait que cette terre a réussi à nourrir sa famille et maintenant les membres du public.
En entrant elle-même en agriculture, elle espère pouvoir faire durer la tradition.
« J’ai toujours voulu élever ma famille sur cette terre, dit-elle. C’est une bonne façon de grandir, et on devient sa propre petite communauté. À mesure que je poursuivais mes études universitaires, l’idée que je revienne à la terre ancestrale se confirmait ».
Jusqu’à l’époque de son grand-père, la terre ne nourrissait que la famille. Son grand-père a été le premier à vendre des produits au public, mais c’est son père Robert qui a fait de la ferme ce qu’elle est aujourd’hui : une exploitation avec 17 000 pondeuses, avec un peu de culture commerciale et un poste de classement des œufs.
Stephanie a toujours aimé l’agriculture. Mais étant la plus jeune de la famille, elle ne croyait pas avoir un jour la possibilité de reprendre l’entreprise familiale. Elle était convaincue que la chance reviendrait à son frère aîné.
Mais celui-ci voulait voguer vers d’autres horizons, lui laissant le champ libre. « Je me suis dit, Hmmm, maintenant c’est possible ».
Pour se préparer, elle a obtenu en 2012 un diplôme en sciences de l’agriculture de l’Université de Guelph. Ensuite elle est revenue à la maison, où elle prend de plus en plus de responsabilités.
« Je suis vraiment choyée », dit-elle tout simplement quand elle pense à la vie devant elle.
Avec son mari Michael (qui vient d’une ferme laitière non loin de là, où il travaille pour l’instant avec ses parents), elle s’attend à devenir complètement responsable de l’exploitation d’ici une dizaine d’années, au moment où ses parents prendront leur retraite.
Pour l’instant, elle travaille deux jours à la ferme, tout en conservant un emploi d’agronome.
Avec Michael, elle examine les options d’expansion – peut-être l’achat de plus de parts de quota, ou le lancement d’une opération d’élevage de poulettes.
« J’adore l’industrie ovocole », dit-elle, en expliquant qu’elle tire satisfaction du fait qu’elle produit de la nourriture, un élément essentiel de la vie.
« Surtout les œufs! Ils sont tellement nourrissants » !
Elle aime s’attaquer aux problèmes – trouver quoi faire, par exemple, quand un morceau d’équipement se brise – mais elle aime aussi la routine. Elle conserve de bons souvenirs de sa jeunesse à la ferme, et aime bien travailler avec son père aujourd’hui. En fait, il n’y a rien qu’elle n’aime pas.
Quant à l’avenir, Stephanie voit quelques défis à relever.
Par exemple, dit-elle, le public n’en connaissent pas assez sur la production des aliments et les gens sont ainsi susceptibles à de fausses informations.
Elle dit que les agriculteurs doivent prendre les devants et instruire les consommateurs, pour que ceux-ci sachent comment on produit la nourriture et aussi pourquoi procède de telle ou telle façon.
« C’est selon moi un défi pour l’avenir », dit-elle.
Mais elle ajoute que pour une jeune personne, la production d’œufs est un bon choix de carrière.
« C’est une industrie magnifique » conclut-elle.