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Une nouvelle ferme ovocole au Swaziland fournira des protéines essentielles


Le Swaziland, petit pays sans débouché sur la mer situé entre l’Afrique du Sud et le Mozambique, a le taux d’infection VIH/SIDA le plus élevé au monde.

La mortalité chez les adultes est tellement élevée que l’on estime à plus de 200 000 le nombre d’enfants orphelins dans le pays – plusieurs souffrant de malnutrition alors que l’économie du pays s’effondre.

Ian et Janine Maxwell travaillent à changer tout ça, un œuf à la fois.

Dès la fin de cette année, les Maxwell comptent accueillir leur premier troupeau dans la toute nouvelle installation de ponte à l’orphelinat qu’ils dirigent au Swaziland.

Cette ferme ovocole fera partie du projet de développement Heart for Africa, une  initiative qui comprend un orphelinat ainsi qu’une production de récoltes, une ferme laitière et d’autres composants de production alimentaire. L’exploitation ovocole reçoit l’aide de la Fondation  internationale des œufs et de l’industrie ovocole internationale, y compris les Producteurs d’œufs du Canada.

L’exploitation ovocole constituera une source durable de protéines de haute qualité à des  gens qui en ont un besoin pressant.

Les Maxwell, un couple canadien, sont les fondateurs de Heart for Africa, un organisme  de bienfaisance confessionnel sans but lucratif qui vient en aide aux enfants vulnérables.

Ian est originaire de la région d’Ottawa et Janine de la municipalité de Matheson dans le Nord de l’Ontario. Ils se sont rencontrés à l’école et ont éventuellement mis sur pied une prospère entreprise de marketing à Toronto. Le choc des attaques terroristes du 11 septembre 2001 les a amenés à réévaluer leurs vies. Ils ont fermé leur entreprise, créé Heart for Africa et, en 2012, se sont réinstallés au Swaziland pour diriger le projet.

L’épidémie de VIH/SIDA a tué tellement d’adultes qu’il est très difficile d’obtenir de la nourriture au Swaziland. Les Maxwell signalent que 65 % de la population du pays dépend de l’aide alimentaire internationale.

Mais ces aliments ne fournissent pas assez de protéines, surtout pour les enfants.

L’exploitation ovocole aidera à répondre à ce besoin.

« Ça va faire une énorme différence » explique Ian Maxwell en parlant de la ferme, parce que les protéines des œufs permettront aux enfants de se développer normalement – à l’heure actuelle, plusieurs d’entre eux sont en arrêt de croissance prématuré – et permettront aussi aux vaccins administrés d’être plus efficaces. (Les vaccins sont efficaces quand le régime alimentaire contient suffisamment de protéines.)

Le problème ne sera pas de convaincre les enfants à manger des œufs, mais plutôt de voir à la distribution des œufs aux gens dans le besoin.

Au départ, la ferme fournira des œufs, non seulement aux enfants de l’orphelinat, mais aussi aux quelque 250 employés de Heart for Africa et leurs personnes à charge. (Janine a calculé que chaque employé est responsable de nourrir 13 personnes en moyenne.)

À mesure que la production augmentera, la ferme pourra desservir une plus grande population.

« Il ne suffit pas de produire la nourriture, encore faut-il développer les moyens de distribution, » dit Ian, qui précise qu’un programme de distribution de la nourriture est déjà en place et compte deux douzaines de centres de distribution. Les œufs seront ajoutés à ce programme.

Un élément important du projet d’exploitation ovocole consiste à procéder au transfert de connaissances dans le domaine de la production d’œufs entre des producteurs canadiens et les préposés locaux dans le but de rendre l’exploitation entièrement autonome d’ici cinq à sept ans.

Les Producteurs d’œufs du Canada contribuent l’expertise sur place en travaillant avec la  communauté à mettre sur pied tous les éléments d’une installation de ponte. Pour commencer, le poulailler logera environ 5 000 pondeuses et permettra à la communauté d’avoir accès à des œufs frais locaux toute l’année. D’ici cinq ans, les Maxwell espèrent avoir un troupeau de production de 30 000 poules.

« Parce qu’il s’agit de produire des aliments locaux à des fins de consommation locale, l’exportation des connaissances est de toute première importance, » dit Janine.

Les producteurs canadiens ont déjà répondu à certaines des questions critiques à l’égard d’une exploitation ovocole, y compris les approvisionnements en poulettes et moulée et comment maintenir un troupeau en bonne santé; les réponses à ces questions constituent un pas de plus vers la réalisation du projet.

« Tous les éléments sont en place pour que ce projet réussisse, » de conclure Ian.

Bien que la route du succès ne soit pas toujours facile, Janine mentionne qu’elle et Ian ont découvert un moyen infaillible de guérir le stress : ils rendent visite aux bébés à l’orphelinat.

« Quand tout va mal, je vais faire un tour à la pouponnière, et tous mes soucis disparaissent. »