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Une saine méthode de prévention et de gestion du diabète : la place des œufs


Si on vous a livré, à vous ou à quelqu’un que vous connaissez, un diagnostic de prédiabète ou de  diabète, vous vous demandez peut-être si les œufs peuvent faire partie d’un régime sain. Deux études dont les résultats ont été publiés récemment dans l’American Journal of Clinical Nutrition1,2 visent à répondre à cette question. Leurs constatations viennent s’ajouter aux nombreuses données probantes indiquant que les œufs font partie d’une saine alimentation pour aider à prévenir et à gérer le diabète de type 2.

La première étude de recherche a comparé les effets de consommer un régime relativement riche en œufs à un régime faible en œufs.1 Les chercheurs ont assigné aléatoirement 140 adultes souffrant d’embonpoint et atteints de prédiabète ou de diabète de type 2 à un des deux groupes de régimes. Les participants ont reçu des instructions quant aux types et quantités d’aliments à consommer dans le cadre d’une étude de maintien du poids de 3 mois.

Les participants affectés au groupe « riche en œufs » reçurent pour instruction de manger deux œufs par jour, 6 jours par semaine, alors que ceux du groupe « faible en œufs » reçurent pour instruction de manger deux œufs par semaine. Les chercheurs n’ont observé aucune différence marquée dans les niveaux de sucre ou de lipides dans le sang (y compris le total de cholestérol  LDL et HDL et les niveaux de triglycéride) entre les deux groupes.

Le groupe à régime « riche en œufs » a signalé avoir moins faim et se sentir rassasié (avoir mangé à satiété) après un déjeuner, même si le contenu total de protéines des deux groupes était le même. Les chercheurs ont conclu qu’une forte consommation d’œufs n’a aucun effet néfaste dans le contexte d’un sain régime alimentaire contenant plus de lipides sains.  Ils ont même relevé que cette étude donne à penser qu’un régime riche en œufs peut contribuer à la gestion alimentaire du diabète de type 2 et que les œufs peuvent aider à procurer une sensation de satiété.

Ces résultats viennent s’ajouter à ceux d’autres essais cliniques qui ont démontré également que les œufs peuvent faire partie d’un régime sain pour aider les gens à risque ou à diagnostic de diabète de type 2 à perdre du poids et à améliorer leurs niveaux de sucre et de lipides dans le sang.3-6

La seconde étude, qui a été effectuée en Finlande, a constaté qu’une plus forte consommation d’œufs était associée à un plus faible risque de diabète de type 2 chez les hommes d’âge moyen à avancé.2 Dans cette étude de population, 2 332 Finlandais âgés de 42-60 ans et sans diabète au début de l’étude ont été suivis sur une période moyenne de 19 ans.

Cette étude a constaté que les hommes qui consomment le plus d’œufs avaient 38 % de moins de risque de contracter le diabète de type 2 que ceux qui mangent moins d’œufs.2 Elle a aussi démontré que les hommes qui mangent plus d’œufs avaient de plus bas taux de glycémie à jeun (un marqueur servant au diagnostic de prédiabète et de diabète) et de protéines C-réactive (un marqueur de l’inflammation lié à un plus faible risque de cardiopathie).

Il est bien connu que le diabète de type 2 augmente le risque de maladie cardiovasculaire et certaines études d’observation7-9 ont manifesté leurs inquiétudes qu’une plus forte consommation d’œufs augmenterait le risque de maladie cardiovasculaire chez les diabétiques. Cependant, les données mises en évidence ici1-6 semblent indiquer que même les diabétiques ou les personnes à risque de diabète peuvent ajouter une consommation modérée d’œufs  à une bonne alimentation et à un style de vie sain visant à bien gérer les facteurs de risque, tant pour le diabète que pour les maladies cardiovasculaires.

Les lignes directrices de l’Association canadienne du diabète soulignent que les stratégies les plus efficaces pour réduire le risque de diabète comprennent la perte de poids, l’activité physique et la modération dans la consommation d’alcool.10  Chez les personnes souffrant d’embonpoint, la perte d’à peine 5 – 10 % du poids corporel initial peut aider à améliorer certains facteurs associés à un risque accru de diabète, y compris le contrôle glycémique, la pression sanguine et le taux de cholestérol. Si vous avez le diabète, les lignes directrices vous recommandent de consulter un diététiste qui vous aidera à abaisser votre taux de glycémie.

L’Association recommande également d’équilibrer votre assiette en garnissant une moitié de fruits et légumes, un quart de grains et féculents et un quart de viandes et substituts tels des œufs. Les œufs sont une excellente source de protéines contenant de nombreux nutriments essentiels et un bon choix pour équilibrer votre repas de manière à contrôler votre glycémie et à gérer votre appétit.

¹ Fuller NR et al. The effect of a high-egg diet on cardiovascular risk factors in people with type 2 diabetes: the Diabetes and Egg (DIABEGG) study – a 3-month randomized controlled trial. Am J Clin Nutr, 2015; 101(4):705-713.
² Virtanen JK et al. Egg consumption and risk of incident type 2 diabetes in men: the Kuopio Ischaemic Heart Disease Risk Factor Study. Am J Clin Nutr, 2015; 101(5):1088-1096.
³ Pearce KL et al. Egg consumption as part of an energy-restricted high-protein diet improves blood lipid and blood glucose profiles in individuals with type 2 diabetes.  Br J Nutr 2011; 105: 585-592.
⁴ Jönsson T et al. Beneficial effects of a Paleolithic diet on cardiovascular risk factors in type 2 diabetes: a randomized cross-over pilot study. Cardiovascular Diabetology 2009; 8(35).
⁵ Jönsson T et al. Subjective satiety and other experiences of a Paleolithic diet compared to a diabetes diet in patients with type 2 diabetes. Nutr J 2013; 12(1):105.
⁶ Lindeberg S et al. A Palaeolithic diet improves glucose tolerance more than a Mediterranean-like diet in individuals with ischaemic heart disease. Diabetologia 2007; 50(9):1795-1807.
⁷ Hu FB et al. A prospective study of egg consumption and risk of cardiovascular disease in men and women. JAMA 1999; 281: 1387-1394.
⁸ Shin JY et al. Egg consumption in relation to risk of cardiovascular disease and diabetes: a systematic review and meta-analysis. Am J Clin Nutr 2013; 98(1):146-159.
⁹ Rong Y et al. Egg consumption and risk of coronary heart disease and stroke: dose response meta-analysis of prospective cohort studies. BMJ 2013; 346:e8539
¹⁰ Canadian Diabetes Association Clinical Practice Guidelines Expert Committee. Canadian Diabetes Association 2013 Clinical Practice Guidelines for the Prevention and Management of Diabetes in Canada. Can J Diabetes 2013; 37(suppl 1):S1-S212.