Conrad Vanessen: J’ai du tout apprendre
Par Daniel DroletConrad Vanessen
Coaldale (Alberta)
28 ans
Plus d’un mois après que ses poules ont finalement pondu les premiers œufs à sortir de sa ferme ovocole toute neuve, on sent encore l’enthousiasme dans la voix de Conrad Vanessen.
« J’étais tellement heureux »! dit-il en parlant du jour où c’est finalement arrivé.
Ces œufs–une demi-douzaine le premier jour, et de plus en plus dans les jours qui ont suivi–représentaient le premier résultat tangible de la nouvelle carrière de Conrad.
Il a grandi sur une terre–une exploitation à fourrage et ferme porcine à Picture Butte, près de Lethbridge dans le sud de l’Alberta–et voulait lui-même être agriculteur. Il y a quelques années il a donc acheté une terre à Coaldale, dans la même région, et s’est mis à l’élevage de veaux.
On lui avait toujours parlé en bien du système de gestion de l’offre utilisé pour les œufs, et surtout de la stabilité financière que le système offre aux agriculteurs. Il a donc conclu que la production d’œufs serait un bon choix de carrière.
Donc quand il a entendu dire que les Producteurs d’œufs de l’Alberta avaient un programme pour les nouveaux producteurs, il a fait une demande. Et il a été accepté!
Le programme offre aux nouveaux producteurs un quota d’œufs et leur accorde un certain nombre de mois pour débuter leurs opérations.
Dès qu’il a appris qu’on lui avait attribué un quota, Conrad s’est mis en branle.
Il y avait beaucoup de choses à faire–et tout à apprendre sur comment loger ses poules, comment les nourrir, comment en prendre soin, et comment l’industrie fonctionne.
« J’ai dû tout apprendre »! s’exclame-t-il.
Il n’a pas hésité à se lancer.
Heureusement, un autre nouveau producteur était installé tout près de chez lui.
« Nous avons tout fait ensemble, raconte Conrad. Nous avons construit nos granges ensemble, nous avons commandé nos pondeuses ensemble, et nous avons partagé nos idées. Il avait auparavant fait l’élevage de poulets à griller, alors il connaissait les poules mieux que moi ».
Quand finalement les granges étaient prêtes, Conrad a placé une commande pour 4000 pondeuses.
Mais là il a dû patienter.
« T’es tellement plein d’enthousiasme et tu veux que ça arrive tout de suite! se rappelle-t-il. Tous les jours je me rendais à la grange et j’attendais »!
Éventuellement elles sont arrivées.
Conrad n’a presque pas fermé l’œil la première nuit; il ne pouvait pas s’empêcher de retourner à la grange pour s’assurer que tout allait bien.
Bien sûr qu’il n’y a pas eu d’œufs le lendemain; les pondeuses s’installaient.
Une semaine plus tard et pas encore d’œufs.
Conrad se remet à attendre.
Il devient nerveux.
Les œufs n’arrivent toujours pas. Est-ce qu’il y a un problème?
Et puis finalement un bon matin, une demi-douzaine d’œufs apparaissent.
Conrad était aux anges!
Le jour suivant, il y avait encore plus d’œufs. Une semaine plus tard, il était en pleine production.
« Rendu en janvier on était en période de rodage, dit-il. Les poules s’étaient calmées – et moi aussi, probablement ».
Mais il conserve son enthousiasme : Il y a des jours où Conrad se rend à la grande simplement pour observer les poules.
«J’aime bien les regarder pour comprendre ce qu’elles font, dit-il. Et j’aime bien apprendre ».
Et qu’a-t-il fait de ces premiers œufs?
« Je les ai mangés »! dit-il fièrement.